PICTORIAL
COMPOSITION
Les preuves matérielles des tracés de composition :
- Les différentes preuves graphiques sur les études et croquis
- Les preuves matérielles avec les trous de clous qui tendaient des ficelles
1 - Preuves graphiques
Villard de Honnecourt
Architecte français du XIIIe tracés régulateurs
Attention à ne pas confondre les tracés de grilles harmoniques de composition avec les mises au carreau qui permettait d'agrandir un dessin en respectant les formes.
Girodet - Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxès - date ?- Beaux-Arts de Paris
Avec Géricault
Ce dessin préparatoire de Géricault montre une recherche de composition à partir d'un cercle et de son découpage en triangles.
Géricault -
Avec Picasso
Cette gouache de Picasso laisse apparaître sous la peinture une ligne horizontale de composition faite au crayon (voir flèche rose). Cette ligne fait partie de la grille de composition des demi-médianes (en blanc) sur laquelle est posé l'œil de l'homme comme le veut la première règle de composition.
Picasso - Paysans endormis - 1919 - Moma - trace visible de crayon sous la peinture au niveau de la maison (flèche rose)
Avec Salvator Dali
Salvator Dali - Étude au crayon de papier avec les diagonales de composition. Photo gm
Preuves graphiques avec les marqueurs visuels
Pour comprendre comment ces marqueurs visuels peuvent devenir une preuve des tracés de composition des peintres, il faut préalablement bien connaitre ce que sont ces marqueurs. Pour cela reportez-vous à la page "Les marqueurs visuels" dans le menu "Plus".
Chacun peut voir ces marqueurs sur les peintures comme ci-dessous avec ce Raphaël avec deux marqueurs qui permettent de caler la ligne de regard de Marie. On peut avancer que ces marqueurs s'articulent de façon congruente avec les thèses vérifiées des trois règles et des trois techniques de composition. Ces théories se recoupent et se valident les unes les autres et forment une preuve théorique de plus.
Par exemple, avec les deux marqueurs que sont le coin d'étoffe rouge au sol derrière Marie, et le bout de la tige fleurie de Joseph, la ligne horizontale de regard de Marie (en rouge) vient se caler entre ces deux marqueurs (3 points sur une ligne = pas de doute). La ligne verticale de regard de Marie vient alors pointer l'auriculaire de la femme qui tient la dote de Marie, et en haut le coin du temple. Les angles de regard de Marie sont ensuite tout à fait en relation avec le thème de son mariage : 9° sur la bague, 18° sur son annulaire, 36° sur le pouce du prêtre, etc.
Ce qui constitue une preuve d'existence des tracés de composition est le fait qu'une hypothèse se confirme en une thèse (une règle ou une technique de composition) qui puisse être dûment vérifiée et reproductible par tout le monde. Ensuite, lorsqu'il y a plusieurs plusieurs thèses de posées, on peut induire l'hypothèse qu'il y a un fonctionnement congruent entre ces différentes thèses. Nous passons alors à un niveau supérieur de compréhension.
Or nous avons précédemment vu au chapitre des marqueurs que l'hypothèse des marqueurs fonctionne avec les thèses vérifiées des lignes de regards, des lignes de l'âme, des angles préférentiels et de la technique des lignes verticales. Cette hypothèse des marqueurs devient dès lors une thèse valide par la logique congruente qu'elle installe avec les thèses déjà vérifiées.
Et enfin, la vérification de cette thèse des marqueurs est possible un grand nombre de fois par chacun en observant leur présence et leur fonctionnement dans les œuvres peintes qui en possède.
2 - Preuves physiques avec les trous de clou
Voici le chapitre qui m'a certainement donné le plus d'émotions jubilatoires lors de mes années de recherche.
De quoi s'agit-il ?
Dans les années 90, au fur et à mesures de mes découvertes des tracés de composition, je m'interrogeais en permanence sur l'aspect pratique de la mise en place de ces compositions. En effet, étant peintre moi-même je me demandais comment les peintres pouvaient effectuer tous ces tracés de façon simple et efficace. Cette question me taraudait à chaque fois que je découvrais une nouvelle technique de composition car je ne voyais pas les peintres s'encombrer avec des calculs fastidieux et des outils compliqués à manipuler.
L'idée m'est alors venue que les peintres utilisaient certainement une ficelle tendue et trempée dans la craie pour concrétiser une ligne de composition. Et afin d'avoir les mains libres pour dessiner, le mieux est de tendre une ficelle en la fixant avec des clous !
Que fait alors le peintre lorsqu'il a terminé son tracé à l'aide de la ficelle tendue ?
Il enlève la ficelle et les clous.
Que reste-t-il finalement sur le panneau de bois
ou sur le cadre ?
DES TROUS DE CLOUS !
Si vous êtes curieux je peux vous transmettre ces preuves de composition, ces trous de clous, qui sont visibles et vérifiables avec les techniques de l'archéologie picturale.
Ces trous de clous sont repérables sur les tableaux de peintres anonymes comme chez les plus grands maîtres de la peinture, ceci à travers de longues périodes.